Un jeu qui vous emmènera en enfer : Test de Crazy Taxi Catch a ride sur GBA

Il peut arriver après une soirée bien arrosée de ne plus pouvoir prendre sa voiture. Il est déjà 3 heures du matin et la seule solution est d’appeler un taxi pour rentrer. Dans ce cas, il vaut mieux vous prévenir, si votre taxi présente ne serait-ce qu’un signe de similitude avec le jeu qui va suivre, je vous recommande chaudement de braver la fatigue, et de rentrer à pied… ou en rampant…

Des fois, dans la vie, on fait des bêtises, on a des idées de merde. Et des fois on les laisse tomber, ou alors, dans mon cas, on essaye quand même car, après tout, le résultat ne sera peut-être pas si mal que ça ! Groooooosse grosse erreur qu’a été cette décision de démarrer un jour Crazy Taxi : Catch a Ride sur ma Gameboy Advance.

Tout cela s’annonce pour le mieux. Les menus sont repris à l’identique par rapport à la version console de salon.

J’avais en tête le magnifique épisode arcade (aussi présent sur une chiée d’autres supports tels que la Dreamcast/PS2/XBOX/IPhone/Android/Toaster ou encore fer à repasser) où le but est d’emmener ses clients à leurs destinations le plus rapidement possible avant la fin du chrono. Le jeu original était (et est toujours) fluide, assez simple graphiquement tout en restant joli pour rester lisible en toutes circonstances, et bien sûr, rapide et nerveux. On pouvait frôler les voitures ou faire des sauts pour gagner du pourboire et augmenter son score. Bref, un jeu typiquement arcade où tout le monde s’arrachait la première place du podium.

Et la réalité est tout autre : Troquez votre plat gourmet pour une salade de déglutition de vomi…

Maintenant que vous avez pleins d’idées en tête et que vous avez envie de faire une bonne partie de ce jeu connu et reconnu de tous, laissez-moi détruire tous vos espoirs, car il est temps de parler d’une calamité qui n’aurait JAMAIS dû sortir d’un studio (à part celui de Davilex bien sûr).

Déjà, quand on démarre le jeu, on tombe sur un menu calqué sur celui du jeu original : « Chouette, je vais avoir le droit à un super Crazy Taxi portable, ils ont même mis des voix digitalisées pour imiter la voix du menu original, trop bien ! ». C’est qu’ils ont bien fait les choses, il y a bien le mode Crazy box (mode défi, j’y reviendrai après), il y a bien les 4 taxis drivers et les 2 villes (Arcade et Original appelée ici « Ville 1 » et « Ville 2 »). Sauf que passé le menu, ça devient vraiment autre chose…

Une ville grise aux passages piétons stabilotés… Réaliste comme jamais.

Au début, on pense que la GBA à buggée, que tout ceci n’est qu’un vaste cauchemar et que vous êtes actuellement couché en pleine rue, la tête rivée dans votre propre vomi (ce qui expliquerait ce tas de pixel bien dégueulasse). C’est très très très moche ! Alors que la console peut nous afficher environ 32000 funckin’ couleurs à l’écran, Crazy taxi nous fait remonter à l’époque du noir et blanc ! Il y a du gris partout !! On a l’impression que notre taxi nage dans du ciment non texturé, et bien sûr il fallait bien délimiter les passages piétons et autres signalisations par terre… AVEC DU JAUNE FLUO !

Des sauts inoubliables (hum hum… pas de quoi rendre jalouse votre mamie en fauteuil) et à toute vitesse (entre 5 FPS et 10 FPS selon l’humeur de votre GBA). Notez ce magnifique décor de côtes à droite…

En gros, si on souhaite résumer les graphismes de Crazy Taxi Catch A Ride, c’est vite fait : Un taxi jaune clair qui roule sur du gris et des passages piétons jaunes fluo entre des immeubles gris et noir en parallèle d’un parc vert foncé pourri. « Ouai mais y’a pas que les graphismes qui compte dans la vie ». T’inquiète pas Jean Louis David, toi aussi tu vas prendre.

Tout est horrible, tout est leeeeent !! Et ce centre commercial (oui s’en est un) NE RESSEMBLE A RIEN !! (un aquarium peut être…)

Oui, parce que Jean Louis David, lui, c’est le gameplay qui l’intéresse ! Non Jean Louis David, ton Game Boy Advance n’est pas « en panne », non la console a encore toutes ses piles et non, tu n’as pas de retard de perception entre ce que font tes doigts et ce que voit ta rétine. Ce jeu est LEEENNT, mais alooooors leeeeennt ! Déjà, de base, écran vidé de toutes voitures « PNJ », le jeu tourne entre 5 et 15 FPS. En plus, le gameplay est vraiment à la ramasse, la voiture se traine, ainsi, tous ce qui faisait la force du jeu original, disparait. Oubliez les crazy drift et autres manipulations technique, je n’ai absolument pas réussi à faire le moindre dérapage satisfaisant et même si le Crazy dash (turbo suite à une manipulation des touches) fonctionne, ça ne sauvera pas le jeu.

Les défis ont au moins le mérite d’être là… Mais oubliez les stages spéciaux, pas la place…

Clou du spectacle, oubliez tout de suite les sauts et les frôlements de voitures pour gagner du pourboire, une grand-mère aux jambes atrophiées sauterait plus haut que les taxis, et les frôlements de voitures sont tout simplement impossible car les voiture PNJ sont en 2D, faussant ainsi toute notion de perspective : C’est le carton assuré.

Admirez ces textures magnifique, surtout l’image du milieu. maintenant, vous pouvez vous rendre chez votre medecin ophtalmologiste.

Enfin bon…. On a donc un mode Arcade dénué de tout intérêt, mais qu’en est-il du mode Crazy Box ?? Alors que les versions standards nous mettaient au défi sur 16 épreuves plus ou moins difficiles, la version GBA ne nous en offre que 9 (adieu toutes les épreuves « S », qui brillaient par leur originalité…). Et même si les défis présents sont recopiés à l’identique par rapport à la version Dreamcast, les sensations n’y sont pas, vraiment pas…

Si je devais vous résumer mon ressenti, je dirai que je suis d’abord passé par la case d’étonnement, puis la case de l’incompréhension, puis par les toilettes. Je me suis vraiment fait ch** en jouant à cette atrocité, et je peux vous dire que je partais avec un apriori positif, aimant beaucoup cette série ! Là, s’en était trop ! Si des jeux comme Need For Speed Underground sur GBA arrivaient à rester franchement plaisant à jouer, tout en étant en 3D, ce jeu n’avait vraiment aucunes excuses pour avoir massacré techniquement la GBA. OK, les PNJ en papier, c’est presque normal après tous, mais des couleurs aussi crades et uniformes, et une lenteur pareille, c’était obligé ?? Medal of Honor underground a enfin un nouveau copain sur GBA…

A gauche, le carton évité. Au milieu, carton assuré. A droite, une belle représentation graphique des enfers.

Pour résumer, ce « logiciel de divertissement » n’est pas un jeu. Si vraiment vous l’avez sous la main, donnez le tout de suite à une personne que vous n’aimez pas. Je suis peut-être trop dur avec ce logiciel de divertissement, mais franchement, même en cherchant, il n’y a presque rien de bon dans ce truc, à part le fait que les 2 villes sont entièrement reproduites… en gris, vert foncé et jaune fluo. En y réfléchissant bien, il aurait suffi de renommer le jeu : « Papy Vélo Catch A Grey Turtle » pour qu’il puisse être un minimum légitime. Faites de mauvais cauchemars… Mouwahaha

 

La note de Pedro : 2/10 (pour le contenu)

Comparaison de la version GBA et de la version iOS (=identique à la version Dreamcast) pour le même lieu d’action.